11 juin 2010



Studio de projet proposé en 3e année de licence à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes

Si le paysagiste est de plus en plus associé aux équipes de concours de projet d’architecture, la raison semble aller au delà d’un simple besoin de s’assurer les compétences d’un professionnel du végétal. En effet qu’est-ce que le paysage sinon un continuum d’espaces construits et libres. Le paysagiste c’est alors celui qui organise conjointement avec un ensemble de partenaires, architectes, urbanistes, sociologues, ingénieurs, habitants, ce paysage, ces espaces libres et vides, qui crée des liens et des relations. En somme ce que l’on nomme le paysage est une sorte d’espace public, un lieu de rencontre car il concerne tout le monde. Le paysagiste est alors l’un de ceux qui se trouvent dans une posture de dialogue permanent car c’est à lui qu’incombe la tâche de donner une forme à ce territoire d’échange.

Le studio de projet La traversée du paysage, tente, dans l’espace d’un semestre scolaire d’aborder ces questions relatives au paysage et ces différentes échelles (du grand paysage au banc) et de définir ce qu’est un projet de paysage. Il n’est pas question ici de former en quelques mois de futurs paysagistes, mais de faire comprendre ce dont il est question dans le projet de paysage et d’enseigner certains outils essentiels pour l’élaboration d’un projet d’aménagement.

Le studio s’organise autour de 3 phases, incluant une semaine intensive. Dans la première phase c’est à partir d’un voyage effectué dans une ville choisie, ici St Nazaire, pour ses enjeux géographiques, topographiques, urbains et paysagers que l’on aborde le paysage. On procède alors à un découpage de la ville par trajectoires traversant la ville depuis lesquelles les étudiants interrogent la ville dans son inscription géographique et topographique. Où sommes nous ? Quel est le territoire dans lequel la ville s’inscrit ? Quelle est sa limite périphérique et sa relation avec les limites de son territoire ?

À partir des traversées effectuées, il sera question dans une seconde phase de comprendre l’organisation de la ville, son histoire, ses quartiers et sa population. Il est encore ici question de savoir où l’on est mais à une autre échelle. De comprendre que si un projet de paysage est possible, il s’inscrit d’abord dans une situation existante et que le rapport établi à celle-ci sera déterminant dans sa genèse et sa forme. Les étudiants proposent alors une sélection de sites de projets potentiels.

La dernière phase est entièrement consacrée au projet d’aménagement. Les sites retenus correspondent à différentes typologies, site à dominante végétale, industrielle, commerciale ou urbaine. C’est sur la question essentielle des échelles que s‘organise alors le déroulement de l’atelier, le projet dans la ville, le projet dans le quartier et enfin le projet à l’échelle du passant. Chaque projet se construit autour des problématiques de surfaces, de limites et d’objet, chacune des problématiques renvoyant à des aspects concrets du projet : le sol, les circulations, la végétation, le mobilier.